" 'Cause you become so Numb ! " {Feat l'amoureuse des savons Dove ; soit Aria la mangeuse de crêpe}

Mes yeux sont clos, mon esprit est ailleurs, dans un autre monde beaucoup plus palpitant que cette Terre d’où je viens. L’ennuie n’existe pas dans les rêves, l’action est présente et l’imprévisible aussi. Je sens quelque chose ruisseler le long de mes joues, qu’est-ce donc ? Suis-je en train de pleurer ? Une déferlante d’eau me réveille en sursaut. Je laisse échapper un énorme FUCK avant de prendre mon sac, descendre du toit où je me suis installée un peu plus tôt dans la journée pour roupiller, et hop je cours comme une dingue jusqu’à l’internat. Traversant à vive allure les ruelles de la ville, je n’hésite pas à bourrer dans le tas lorsqu’un quelconque personnage entrave ma route. Bah oui, je n’ai pas envie de terminer trempé comme un vieux linge sale passé à la machine ! Encore quelques minutes et je serais rentrée dans mon bungalow, bien au chaud sous ma couette.

Arrivée devant les grilles de l’institut, la pluie ne semblait pas vouloir s’arrêter. Okay, je vais rester à l’accueil, attendre bien sagement que le mec là-haut arrête de se soulager sur nous, pauvres petits gens que nous sommes. Assise par terre comme une vulgaire clocharde, je regarde patiemment l’eau s’éclater contre le sol. Elle va s’arrêter un jour cette fucking pluie ?! Je laisse échapper un grand soupire me rendant compte de la température glaciale de mon corps. Pourquoi la pluie chaude n’existe pas ici ? Me relevant d’une traite, je pars à la recherche d’habits. Aria, es-tu au courant que l’internat Kyrie n’est pas une boutique de fringue ? Oui je le sais bien, mais je ne vais tout de même pas rester à trembler là tel un chien piteux.

Après 10 longues minutes de recherche, rien, nada, que dal. Il ne me reste plus qu’à piquer la veste de n’importe quel élève ! Prenant un des couloirs du bâtiment principal, j’aperçois au loin la prof d’histoire. Oula, sauve qui peut ! Si elle me voit trainer là, elle ne va pas manquer l’occasion de me foutre les heures de colle que je mérite ! Je descends les escaliers à ma gauche pour me retrouver devant une porte que je ne tarde à ouvrir. Tiens, c’est la première fois que je viens au sous-sol…bah ça fera l’affaire pour échapper à cette greluche ! Refermant aussi vite la porte derrière moi, je fus étonnée de voir la lumière allumée. Quelqu’un était-il là ? Ou quelqu’un avait oublié d’éteindre la lumière, qui sait. En tout cas, l’odeur ici…ça sent pas la rose quoi ! Un bon coup d’aspirateur ne ferait pas de mal à cette pièce, mais ne comptez pas sur moi pour faire ça.

Inspectant finalement les lieux, mon regard ne tarde pas à se poser sur une silhouette allongée sur le canapé présent. Est-ce vraiment un endroit pour dormir ? Après tout, je n’ai rien à dire là-dessus, je me suis bien endormie sur le toit de je ne sais qui. Apercevant la veste posée sur la blondinette, je ne me gêne pas pour lui « emprunter ». Enlevant mon haut totalement trempé, j’enfile le sien comme si de rien n’était. Qu’est-ce que vous voulez, la politesse je connais pas. Il fait déjà plus chaud avec un vêtement sec ! Entendant la musique s’échapper du casque de la jeune la fille endormie, je lui « emprunte » également, m’assaillant sur le sol, adossée contre le bas du canapé. Je suis vraiment sans gêne…mais au moins je ne me suis pas assise sur elle, c’est déjà ça, non ?